87 430 € de dotation

Porteur du projet

Pr. Charlotte CORDONNIER

Lille

Inserm - Univ Lille

La Professeure Charlotte Cordonnier est neurologue, cheffe du service de neurologie du CHU de Lille et chercheuse dans l’équipe INSERM UMR 1172 de Lille.

L’hémorragie intracérébrale spontanée (HIC) est un évènement brutal, grave et dépourvu de traitement spécifique. Par conséquent une meilleure compréhension de ses mécanismes et de ses conséquences est impérative.
La zone qui entoure l’hémorragie, communément appelée « œdème péri-hémorragique » (OPH), pourrait faire l’objet de thérapies ciblées. Cependant, ses mécanismes, son évolution naturelle 11 et sa capacité à prédire le devenir du patient restent encore à préciser.

Ce projet avait pour but d’étudier les mécanismes et les conséquences de cet OPH. Pour ce faire, ont été associées une approche expérimentale (modèle animal d’HIC) et une approche neuropathologique (étude postmortem sur tissu humain). Du sang autologue avait été injecté dans le cerveau pour reproduire une HIC chez une large cohorte de rats mâles et femelles.

Les résultats d’une première étude, ont montré à quel point l’IRM est un outil fiable pour suivre la progression des lésions péri-hémorragiques, et a permis de caractériser l’évolution des différents composants de l’OPH (densité en eau, état des petits vaisseaux, inflammation, et dépôts du fer issu de l’hémoglobine).
Les résultats d’une seconde étude ont montré qu’une HIC 1. provoque une atteinte des fonctions cérébrales à long terme associées à la mémoire, mais aussi d’autres, alors que l’animal récupère rapidement sa mobilité et 2. induit un rétrécissement de zones cérébrales à distance de l’hémorragie, et une chute de leur métabolisme. Ces zones comprennent aussi bien le système limbique (siège des émotions) et des zones du cortex.

Pour la première fois il a été démontré que le cœur de l’hémorragie, mais également l’OPH, étaient infiltrés par de nombreuses cellules immunitaires qui ont libéré des filets appelés Neutrophil extracellular Traps (NETs) qui seraient à l’origine d’une forte coagulation de l’hémorragie et d’une grande inflammation. Il a été mis en évidence le processus naturel de résorption du sang après une HIC, en se concentrant sur des protéines nécessaires à ce mécanisme : le récepteur scavenger (« éboueur ») des monocytes-macrophages (CD163) qui capte l’hémoglobine, et l’enzyme hème oxygénase-1 (HO-1) qui la dégrade.

Ces résultats contribuent à affiner la perception de l’OPH, à renforcer les liens entre recherche clinique et pré-clinique, et, comme l’espère le Professeur Cordonnier, à identifier des stratégies thérapeutiques innovantes pour l’HIC.

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